Pierre BREBIETTE - Cahiers du Dessin Français n°19

Pierre Brebiette

par Paola Bassini Pacht
et Barbara Brejon de Lavergnée

Cahiers du dessin français n°19

Publié en mars 2017

Sommaire

  • Introduction
    • Texte d’ouverture  Lire
    • La méthode de travail
    • Le séjour à Rome
    • Le retour à Paris
    • Le projet de Jacques Favereau repris par Michel de Marolles
      Tableaux des Vertus et des Vices, tableaux du Temple des Muses
    • Eléments biographiques
  • Catalogue

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Extrait de l’introduction

 

Aquafortiste brillant, inventeur de ses compositions, Pierre Brebiette appartient à cette génération d’artistes qui, sous le règne de Louis XIII, gravent comme ils dessinent, Jacques Callot, Abraham Bosse, Jean de Saint-Igny, Nicolas Cochin.

Auteur de plus de trois cents eaux-fortes, doué d’une liberté de trait exceptionnelle, doublée d’une grande liberté de ton, Brebiette aborde tous les domaines, de la mythologie amoureuse aux Pères de l’Église, en passant par le paysan italien, la femme qui bat son mari ou les Cris de Paris. Grâce aux écrits de Jacques Thuillier (dans L’Oeil dès 1961, son cours du Collège de France en 1980-1981 (1) et l’article dans les Mélanges offerts à Roseline Bacou en 1996 (2)), grâce à l’importante exposition monographique (3) organisée en 2001-2002 au musée des Beaux-Arts d’Orléans par Paola Bassani Pacht et Sylvain Kerspern, grâce aussi à plusieurs belles trouvailles opérées dans les collections publiques et dans le commerce de l’art depuis quinze ans, le dessinateur a repris corps: on dénombre un peu moins d’une soixantaine de dessins et quarante-deux d’entre eux sont présentés ici.

De l’activité de peintre il reste peu mais, à la suite de la découverte de la signature de l’artiste sur Le Rapt de Proserpine conservé au musée de Chalons-en-Champagne (4), s’est établi un corpus d’une bonne douzaine de tableaux, où l’artiste mêle effets de pinceau et de lumière à la manière d’un Claude Vignon. Plusieurs d’entre eux, exécutés sur cuivre, sont en rapport avec certaines de ses eaux- fortes.

 

La grande difficulté qu’on rencontre en étudiant l’œuvre dessiné de Brebiette concerne l’établissement de sa chronologie.
Si la connaissance des eaux-fortes de l’artiste se révèle indispensable pour le classement des dessins et se trouve facilitée par l’inventaire dû à Roger-Armand Weigert du fonds de l’artiste conservé au département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de france (1951) (5), les estampes datées de Brebiette sont rares et, dans plusieurs cas, la date indiquée est celle de l’édition de l’estampe et non pas celle de la création de la composition. De plus il n’y a guère de césure entre le style des dessins de la période italienne de l’artiste et celui des dessins de la période parisienne; l’artiste restera fidèle aux types de figures et à certains choix de compositions adoptés dès le début de sa carrière, même si certaines inflexions peuvent être notées au fil des années.

L’artiste utilise toutes les techniques, sanguine, pierre noire, graphite, craie blanche, plume et lavis et gouache. Représentant de ce courant « précieux » qui plaît à Paris jusque dans les années 1650, Brebiette oscille entre un style raffiné aux figures élégantes et, au contraire, une exécution, vigoureuse, parfois sommaire, de scènes aux figures puissantes. Dans ces deux registres, il semble l’héritier d’un certain maniérisme, revu toutefois à l’aune de l’Antique et, au coeur même de maladresses manifestes, demeurent une poésie et un charme qui lui sont spécifiques. On verra aussi que l’iconographie des thèmes représentés est souvent complexe, enrichie de maints détails inhabituels ; plusieurs sujets de dessins n’ont d’ailleurs pas été identifiés (cat. n°20, n°38).

1. Annuaire du Collège de France 1980-1981, Résumé des cours et travaux, 81e année, Paris, p. 648-654.
2. « Pierre Brebiette dessinateur Essai de chronologie » Hommage au dessin, Mélanges offerts à Roseline Bacou, 1996, p. 274-323.
3. Seule la peinture…Pierre Brebiette (1598?-1642), Orléans, musée des Beaux-Arts, 27 octobre 2001-20 janvier 2002 : cité désormais Orléans 4. Orléans, 2001, repr. p. 25.
5. Inventaire du fonds français, Graveurs du XVIIe siècle, Paris, Bibliothèque Nationale, 1951 : cité désormais IFF.